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NATHALIE GUEIRARD DEBERNARDI ET MARIE GODARD ONT ÉTÉ AUDITIONNÉES DANS LE CADRE DES ÉTATS GÉNÉRAUX  (CCNE) SUR LES LOIS DE BIOÉTHIQUE

Le 19 avril 2018, Marie Godard et Nathalie Gueirard Debernardi ont été auditionnées dans le cadre des États Généraux sur les lois de bioéthique. Elles ont parlé à tour de rôle, environ 20 minutes chacune, puis ont répondu aux questions que leur ont posées les personnes qui les auditionnaient et notamment:

 

  • Régis Aubry, notamment chargé de mission (MESR) pour la coordination d’un programme national d’actions coordonnées de recherche sur la fin de vie et responsable de l’axe II (développement recherche et formation) du Plan national 2016-2018 pour le développement des soins palliatifs et l’accompagnement en fin de vie.
  • Marion Muller-Colard, théologienne et écrivain.
  • Marc Delatte, médecin généraliste et député LREM.

 

Malheureusement, les auditions ne sont pas visibles sur youTube comme cela a été le cas au CESE. En revanche, le document qui est à l'origine de la demande d'audition de Marie est, lui, disponible en ligne. C'est ici.

 

Le CCNE s'est engagé à rendre public sur le site internet des États Généraux l'ensemble des contributions écrites des associations, sociétés savantes et les comptes-rendus de débats régionaux. Comme la consultation vient de se terminer, une synthèse des propositions et des arguments de ceux et celles qui ont participé à ces États Généraux est maintenant en cours de réalisation. L'ensemble de ces contributions sera pris en compte par le CCNE pour constituer son rapport de synthèse et ses recommandations. 

 


Le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) publie son rapport de synthèse

Le CCNE vient de publier son rapport de synthèse sur la consultation citoyenne portant sur les lois bioéthiques et notamment sur

" L'accompagnement de la fin de vie" . Vous constaterez à la lecture du chapitre qui y est consacré (à compter de la page 129), que les opinions qui y sont évoquées sont encore très partagées parmi les personnes et organisations qui ont été appelées à donner leur avis sur la possibilité qu'une loi autorisant le suicide assisté et l'euthanasie soit bientôt votée en France.

 

Rien de surprenant à cela mais une nouvelle bonne raison de poursuivre sans relâche notre combat. Nous comptons sur vous, chers membres !

 

 

Télécharger
Rapport de synthèse du Comité consultatif national d'éthique - juin 2018
L'accompagnement de la fin de vie et la possibilité d'une loi sur l'aide active à mourir sont traités à compter de la page 129.
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AUDITION PAR LE CONSEIL ÉCONOMIQUE, SOCIAL ET ENVIRONNEMENTAL (CESE) - DÉCEMBRE 2017

20déc. 2017

 

Nathalie Gueirard Debernardi et moi avons été récemment auditionnées par le CESE, qui a pris la décision de s'auto-saisir du sujet de la fin de vie. Un comité temporaire d'une vingtaine de personnes a été créé et nous avons été les premières à être reçues. Les auditions continueront jusqu'au printemps. Le comité rédigera ensuite ses recommandations qui seront transmises à la Ministre des Solidarités et de la Santé.

 

Voici, plus bas, l'audition complète de Nathalie (approximativement 25 minutes) suivie de la mienne, (approximativement 25 minutes).

 

Vos commentaires sont les bienvenus.

 

Marie

 

LE CESE REND UN AVIS FAVORABLE À L'AIDE ACTIVE À MOURIR

10 avril 2018
Chers membres,

La Commission temporaire créée par le Conseil Économique Social et Environnemental (CESE) s'est réunie une dernière fois le 10 avril pour rendre compte de son travail et de ses résultats. A cette occasion, un vote a permis de dégager une forte majorité en faveur d'une sédation profonde explicitement létale

La loi Claeys-Leonetti, souvent équivoque, et, rappelons le, hypocrite, autorise l'endormissement, avec pour conséquence à plus ou moins longue échéance d'entraîner la mort, "sans intention de la donner". La terminologie claire et franche adoptée par le CESE de "sédation profonde explicitement létale", coupe court à toute ambiguïté.

Vous trouverez l'intégralité de leurs préconisations et avis dans un texte publié au Journal officiel de la République Française.

 

Voici le lien vers le compte-rendu de cette journée historique : 

Fin de vie : la France à l'heure des choix - Le CESE a adopté son avis

 

Les résultats du vote montrent clairement que nous avons remporté une première victoire:

 

107 pour

18 contre

44 abstentions    (Certains groupes ont préféré s'abstenir car, ont déclaré leurs représentants, ils souhaitent prolonger leur réflexion sur ce sujet avant de se prononcer.)

 

Voici les conclusions du CESE, extraites du document officiel:

 

"Pouvoir, savoir, ne pas craindre de parler de la mort, bien avant qu’elle ne s’approche de trop près ; l’accepter comme une manière de compagne tout au long de la vie, convaincu.e.s que nous sommes qu’elle sera in fine un temps incontournable… Affronter le tabou pour espérer le réduire, réinventer des rituels et leur redonner du sens, partager en famille, avec les proches et au-delà, pour se préparer autant individuellement que collectivement à l’inéluctable, à vivre sa mort… Chacune et chacun désire mourir dignement, délivré des souffrances de tous ordres. La loi Claeys-Léonetti a permis des progrès dans cette direction, renforçant le droit et les pratiques des soins palliatifs et instaurant la codification de la sédation profonde et continue. Pour autant, et au-delà de la lancinante question des moyens attribués aux plans gouvernementaux successifs, cette loi n’épuise pas le débat sur la fin de vie. D’ailleurs, une loi pourra-t-elle un jour le faire totalement ? Alors, il faut avancer tou.te.s ensemble. La médecine progresse et le permet. Une large partie de la société civile le demande, tant par la voie de sondages et de pétitions, que de manière plus individuelle par le récit de situations douloureuses reprises par les médias ou dans les pages de livres-témoignages, mais aussi au travers d’affaires judiciaires complexes. La dignité humaine est fondamentale et il est impératif de tout faire en toutes circonstances pour qu’elle soit respectée ; cela implique la liberté de formuler ses choix, de les faire évoluer, mais aussi le moment venu de les faire respecter. Elle comprend la liberté des autres, en matière de conscience notamment. Elle n’exclut nullement de vouloir confier ses choix au fil de la vie, de les partager, de souhaiter y faire adhérer les siens. Sur la question ultime, relisons Jean-Claude Guillebaud dans un éditorial récent11  : « il faut accepter l’idée d’une complexité éthique minimale, d’une conjugaison nécessaire, difficile, fragile, subtile, entre interdit et transgression. Et oui ! Il est des cas où nous devons tout à la fois maintenir solennellement le principe inaugural de l’interdiction (celle de tuer), tout en laissant ouverte, - avec une infinie circonspection -, une possibilité de transgression ». Il ne s’agit nullement d’opposer le nécessaire renforcement des soins palliatifs à leur élargissement, pouvant aller jusqu’à la prescription, la dispensation et l’administration d'une sédation profonde explicitement létale, mais au contraire de les rapprocher de façon à ce que la loi donne à chaque patient.e en fin de vie les réponses qui lui conviennent. Celles-ci ne sont pas univoques ; chaque personne est différente ; les aspirations, les convictions et les volontés de chacun.e sont différentes. Tel est le sens profond de cet avis et des préconisations qui y sont décrites. Nous nous sommes efforcé.e.s de le faire avec humilité, précaution, vigilance et compassion. La main doit trembler, disait Montesquieu, à l’heure de s’approcher de la loi."

Nous avons sans doute gagné une bataille mais nous n'avons pas encore gagné la guerre et nous devons poursuivre notre travail assidûment jusqu'à la prochaine échéance, notre audition le 19 avril, dans le cadre des États Généraux sur les lois de bioéthique et la fin de vie.

Nous avons encore besoin de vous, et en particulier pour nous aider à grossir les rangs de notre association. Plus nous serons nombreux, plus notre témoignage sera pris en considération.

Merci à tous ceux qui voudront bien nous prêter main forte !

Nathalie et Marie


COMPARAISON ENTRE LA LOI BELGE SUR LA FIN DE VIE ET

LES DEUX PROPOSITIONS FRANÇAISES, TOURAINE ET FALORNI

ÉLÉMENTS DE LA LOI

LOI BELGE

PROPOSITION FALORNI

PROPOSITION TOURAINE

1 Qui peut faire la demande d’aide à mourir ?

Patient majeur ou mineur émancipé, capable ou encore mineur doté de la capacité de discernement et conscient au moment de sa demande. (Ajout 2012 pour mineur)

 

Personne majeure et capable.

Personne majeure et capable.

2 Le patient doit-il être conscient au moment de sa demande ?

Oui, conscient, sinon via ses directives anticipées.

Oui, conscient, sinon via ses directives anticipées.

Oui,  conscient, sinon via ses directives anticipées.

 

En l’absence de nouvelles précisions dans la proposition Touraine, on peut penser que le texte de loi sur les directives anticipées reste le même que dans la loi actuelle, Article L 1111-11.

  

3 Formulation de la demande

De manière volontaire, réfléchie et qui NE RÉSULTE PAS D’UNE PRESSION EXTÉRIEURE.

 

Elle doit être RÉPÉTÉE à plusieurs reprises.

Demande dont le caractère est libre, éclairé et réfléchi.

 

Le malade doit réitérer sa demande en présence de sa personne ou de ses personnes de confiance.

Demande dont le caractère est libre, éclairé, réfléchi et EXPLICITE.

 

Le malade doit confirmer sa demande au moins 48 heures après sa demande initiale.

4 La demande doit-elle être formulée par écrit ou oralement ?

 

 

Par écrit.

 

Si la personne est paralysée, mais toujours consciente et capable d’une façon ou d’une autre de communiquer avec le médecin, la demande est actée par écrit en présence du médecin, par une personne majeure de son choix qui ne peut avoir aucun intérêt matériel au décès du patient.

 

Si le patient ne peut plus exprimer sa volonté (Alzheimer, inconscient, problèmes de compréhension, incapacité à communiquer…), c’est au mandataire désigné de faire respecter ses droits vis-à-vis du corps médical.

 

 

Oralement, au médecin, ou par écrit (voir plus bas).

Rien n’est précisé à ce sujet.

 

Une indication toutefois : Dans la loi actuelle, il est dit que l’interruption des soins doit être faite conformément à la volonté du patient, ou, à « l’issue d’une procédure collégiale définie par voie réglementaire ».  


5 Que se passe-t-il si le patient est inconscient ou incapable d’exprimer une demande libre et éclairée ?

 

Les directives anticipées du malade peuvent-elles être prises en compte ?

 

 

Ses directives anticipées sont prises en compte ainsi que ce que dit sa personne de confiance.

 

Ainsi, toute personne majeure ou tout mineur émancipé peut consigner par écrit sa volonté qu’un médecin pratique une euthanasie si ce médecin constate qu’il est atteint d’une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable ; qu’il est inconscient ; que cette situation est irréversible selon l’état actuel de la science.

 

La déclaration peut désigner une ou plusieurs personnes de confiance majeures.

 

Cette déclaration anticipée est faite et signée en présence de deux témoins majeurs.

 

Si la personne ne peut pas rédiger elle-même cette déclaration, celle-ci peut être actée par une personne majeure de son choix qui ne peut avoir aucun intérêt matériel au décès du déclarant, et en présence de deux témoins majeurs.

 

 

Lorsqu’une personne se trouve de manière définitive dans l’incapacité de formuler une demande libre et éclairée, elle peut bénéficier d’une assistance médicalisée pour mourir à condition que cette demande figure dans ses directives anticipées établies dans les conditions mentionnées à l’article L. 1111-11.

 

Dans ce cas, DEUX AUTRES PRATICIENS AU MOINS, L’ ÉQUIPE MÉDICALE, LES PERSONNES QUI  ASSISTENT AU QUOTIDIEN LA PERSONNEE MALADE doivent être consultées.

 

Donc, les directives anticipées et la détermination de l’état du malade par le médecin traitant et les médecins consultés ne suffisent pas. CE POINT DE LA PROPOSITION DE LOI EST INUTILE CAR LE MALADE A DÉJÀ RÉDIGÉ SES DIRECTIVES.

 

Un rapport doit être établi par les médecins dans un délai de huit jours, qui détermine si les conditions prévues dans la loi sont bien respectées.

 

La personne de confiance nommée dans le cadre de la loi actuelle est-elle consultée ?  Cela n’est pas précisé mais laisse supposer que la loi actuelle est maintenue telle qu’établie dans les conditions mentionnées à l’article L 1111-6.

 

Cet article stipule que la personne de confiance rend compte de la volonté du malade et prévaut sur tout autre témoignage.

 

Rien de précisé non plus à propos des directives anticipées. On peut donc supposer que la loi actuelle restera inchangée et que les directives anticipées établies dans les conditions mentionnées à l’article L 1111-11 seront maintenues.

6 Validité des directives anticipées

 

5 ans.

La loi Claeys-Leonetti précise que la durée est illimitée et qu’elles peuvent être modifiées à tout moment.

La loi Claeys-Leonetti précise que la durée est illimitée et qu’elles peuvent être modifiées à tout moment.

7 La demande peut-elle être révoquée ?

Oui, en tout temps.

Oui, en tout temps.

Oui, en tout temps.

8 Situation médicale du patient

Sans issue et qui résulte d’une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable.

Phase avancée ou terminale d’une affection grave et incurable, quelle qu’en soit la cause.

Phase avancée ou terminale d’une maladie incurable ET dans une IMPASSE THÉRAPEUTIQUE, ce qui donne à comprendre que la décision est prise par le médecin qui est seul juge de la présence d’une impasse thérapeutique et décide donc s’il faut continuer de traiter ou pas…

 

 

 

9 Évaluation de la souffrance

 

 

 

Le patient fait état d’une souffrance physique ou psychique constante et insupportable, qui ne peut être apaisée.

 

(C’est le patient qui dit si la douleur est insupportable…)

 

Le patient fait état d’une souffrance physique ou psychique qui ne peut être apaisée OU QU’IL JUGE INSUPPORTABLE.

 

 

(C’est le patient qui dit si la douleur est insupportable…)

La maladie doit PROVOQUER une douleur physique ou une souffrance psychique insupportable.

 

Qui dit si la souffrance est insupportable ? Le patient ou le médecin ?

 

10 Quelles informations doivent être données au patient ?

Informer le patient de son état de santé et de son espérance de vie et évoquer avec lui les possibilités thérapeutiques envisageables ainsi que les soins palliatifs et leurs conséquences.

 

Le médecin doit arriver, avec le patient, à la conviction qu’il n’y a aucune autre solution raisonnable dans sa situation et que la demande est entièrement volontaire.

Informer le patient des possibilités qui lui sont offertes par les dispositifs de soins palliatifs adaptés à sa situation, et prendre les mesures nécessaires, si le patient le souhaite, pour qu’il puisse en bénéficier.

Rien à ce sujet dans la proposition de loi mais l’Article L 1110-5-3 de la loi actuelle prévoit que le patient soit informé par le médecin des risques que peuvent entraîner les traitements analgésiques et sédatifs…

11 Comment se fait l’évaluation de l’état du patient?

 

 

Par le médecin traitant et UN autre médecin qui doit être indépendant, tant à l’égard du patient qu’à l’égard du médecin traitant, et être compétent quant à la pathologie concernée.

 

Par le médecin traitant et DEUX autres praticiens.

 

 

Par le médecin traitant et DEUX autres médecins.

12 Que se passe-t-il si le médecin qui est consulté est d’avis que le décès n’interviendra pas à brève échéance ?

Un troisième médecin doit intervenir, psychiatre ou spécialiste de la pathologie concernée. Il s’assure du caractère constant, insupportable et inapaisable des souffrances et du caractère volontaire, réfléchi et répété de la demande. Il rédige un rapport après avoir informé le patient de ses conclusions.

 

Un mois au moins doit s’écouler entre la demande et l’euthanasie.

Rien à ce sujet.

Rien à ce sujet.

13 Délai entre la demande du malade et l’euthanasie ?

 

 

Rien de précisé à ce sujet.

 

2 jours après qu’ait été remis au malade le rapport faisant état des conclusions sur son état de santé.

4 jours après la confirmation de la demande par le patient.

14 Qu’est-il noté dans le dossier médical à propos de l’euthanasie ?

Mort naturelle.

Mort naturelle.

Rien à ce sujet.

15 Obligations des médecins et du personnel médical

Aucun médecin n’est tenu de pratiquer une euthanasie et aucune autre personne n’est tenue d’y participer.

Les professionnels de santé ne sont pas tenus d’apporter leurs concours à la mise en œuvre d’une assistance médicalisée pour mourir.

Le médecin peut refuser en invoquant la clause de confiance (déjà inscrite dans la loi) et transmettre cette mission à un confrère.

16 Que se passe-t-il si un médecin consulté par un patient refuse de pratiquer une euthanasie ?

 

Il est tenu d’en informer le patient ou la personne de confiance si le patient n’est pas conscient, en précisant les raisons. Il doit communiquer le dossier médical du patient au médecin désigné par ce dernier ou par sa personne de confiance.

 

Le refus est notifié au demandeur et dans ce cas, le médecin et tenu d’orienter le malade vers un autre praticien susceptible de déférer à sa demande.

Rien à ce sujet.


Que pensent nos députés de la pétition ?

 

Il y a de cela près d'un mois, Marie a envoyé 577 mails à nos députés -- eh oui! un mail à la fois pour être certaine que les courriels ne se retrouveraient pas dans la boîte des indésirables.

 

À ce mail, onze députés seulement ont répondu... 
Nous ne vous cachons pas que nous étions très déçus et surtout en colère que tous les autres estiment que le sujet n'était pas suffisamment important pour mériter une réponse de leur part.

 

Alors, entre le 10 et le 12 octobre dernier, Marie a à nouveau écrit à tous les députés qui n'avaient pas répondu, cette fois encore, en envoyant les 566 mails un à la fois. 

 

Voici, ci-après, la lettre dans laquelle Marie les somme de lui répondre sous quelques jours, faute de quoi elle mettrait en ligne la liste des députés qui n'ont rien à faire de ce que pensent près de 225.000 de leurs concitoyens.

 

Mais comme elle estime qu'il vaut mieux faire ressortir le positif, elle a décidé de mettre plutôt la liste des députés qui ONT RÉPONDU à son courrier ou, pour quelques uns, qui ont répondu à des personnes qui lui ont communiqué leur réponse.

 

Nous en profitons, ici, pour les remercier d'avoir pris le temps de le faire et, pour l'immense majorité d'entre eux, de s'être déclarés en faveur de cette loi sur l'aide active à mourir que nous appelons tous de nos voeux.

 

Nous ajoutons que dans cette liste apparaissent les noms de tous ceux qui ont co-signé la proposition de loi de Jean-Louis Touraine, ce pour quoi nous les remercions beaucoup, bien évidemment. 

 

LETTRE AUX DÉPUTÉS N'AYANT PAS RÉPONDU À LA PREMIÈRE:

 

Madame, Monsieur,

 

J’aime croire que le courrier que je vous ai envoyé le 21 septembre s’est égaré et que c’est la raison de votre silence.

 

Je vais donc en reprendre les éléments essentiels. 

 

Le 2 août 2017, j’ai mis en ligne une pétition pour que soit votée une loi sur l’aide active à mourir, qui a recueilli, au moment où je vous écris, plus de 222.000 signatures. Les chiffres continuent de grimper chaque jour de façon très régulière et j’ai tout lieu de croire que nous arriverons à franchir la barre des 500.000 en prenant en compte toutes les pétitions qui circulent sur l’internet sur ce même sujet, ainsi que le CESE m’a dit vouloir le faire. J’ai également créé un site internet pour recueillir les témoignages de malades et de leurs proches, mais aussi des médecins, infirmières et aides soignantes qui travaillent avec des gens qui sont gravement malades ou en fin de vie. 

 

Une proposition de loi a été présentée récemment par Monsieur Jean-Louis Touraine à ce sujet. Il semblerait qu’il y en ait une autre qui soit sur le point d’être présentée par Monsieur Olivier Falorni, dont je ne trouve pas trace, pour l’instant, sur le site de l’Assemblée Nationale.

 

Les Français, comme vous ne pouvez pas l’ignorer, réclament depuis très longtemps que soit votée une loi du type de la loi belge pour que l’on puisse enfin mourir sereinement en France sans avoir à passer par la case sédation profonde et continue, couplée à l'interruption de l’alimentation et de l’hydratation, méthode qui n’est rien d'autre qu’une façon hypocrite qu’ont certaines personnes, médecins ou politiques, de se donner bonne conscience aux seuls dépens du malade. La vérité, c’est que personne ne peut dire avec certitude que celui-ci ne souffre pas de la faim et de la soif. Et ce serait nier l’évidence que de prétendre que la douleur est systématiquement prise en charge. C’est faux, et nous sommes des millions de Français à avoir entendu les appels à l’aide de proches qui demandaient qu’on les soulage sans que rien ne puisse plus être fait pour eux. Tous les médecins qui ont travaillé avec des malades en fin de vie en conviendront: il arrive un moment où même les traitements les plus forts ne parviennent plus à apaiser la douleur. 

 

En somme, la loi Claeys-Leonetti, qui autorise le « laisser mourir », donne exactement les mêmes résultats que l’injection létale —  la mort du malade et la bonne conscience du médecin —,  sauf que, dans le premier cas, le médecin a bonne conscience car il n’a pas euthanasié le malade puisque celui-ci est mort de faim et de soif, alors dans le second cas, le médecin a bonne conscience car il a respecté le souhait du patient et a eu le courage et l’empathie de mettre un terme à des souffrances devenues insupportables.

 

Si vous doutez encore de ce qu’il y a lieu de faire, réfléchissez un instant à ce que vous voudriez que l’on fasse si c’était à l’un de vos proches que cela arrivait. Voudriez-vous qu’on le laisse mourir de faim et de soif ou souhaiteriez-vous qu’avec son consentement éclairé, il soit mis fin à ses souffrances s’il n’a aucun espoir de retrouver une qualité de vie acceptable pour lui ? 

 

Madame, Monsieur, vous ne pouvez plus rester indifférent à ce débat. Vous ne pouvez plus accepter que ceux qui ont les moyens de le faire partent en Suisse ou en Belgique, comme l’a fait mon amie Anne Bert récemment, et que tous les autres aient à subir une fin de vie difficile, et pas simplement parce qu’il y a encore d’énormes lacunes dans la qualité et la disponibilité des soins palliatifs dans notre pays, mais parce qu’il y a des cas, et ils sont nombreux, où ce qu'il reste de la vie du malade est tout simplement devenu insupportable. 

 

Et j’ajoute que la France n’a plus le droit de continuer à se reposer sur un autre pays pour faire ce que vous considérez comme le « sale boulot ».

 

Je vous demande donc de répondre sans tarder à ce courrier pour que les Français sachent de quel côté vous vous situez dans cet interminable débat, et si vous êtes prêt à voter une loi d’ici la fin de l’année 2018 qui réponde à ce que demandent plus de 90% des Français. Si vous n’en êtes pas convaincu, il vous suffit de consulter les derniers sondages et notamment celui de l’IFOP tenu au printemps dernier.

  

Comme j’estime avoir des comptes à rendre aux signataires de la pétition et que cela se fait notamment par le biais d’une mise à jour régulière —  la prochaine dimanche —  je publierai cette lettre dans la mise à jour. Je la mettrai aussi sur le site internet dont je vous ai parlé, et également sur Facebook, Twitter et tous les autres réseaux sociaux sur lesquels je suis présente. Je n’oublierai pas, bien évidemment, de la transmettre à tous les journalistes qui s’intéressent beaucoup, en ce moment, à ce sujet central. Et, ce qui est tout aussi important, j’y joindrai la liste des députés qui n’ont pas jugé le sujet suffisamment important pour justifier une réponse de leur part.

 

Il n’en tient donc qu’à vous de me dire si vous allez prendre part a la mise en place rapide de cette loi, ou pas, et en cas de refus, pour quelle raison. Je vous en remercie par avance.

 

Meilleures salutations,

 

Marie Godard

 

Liste des 88 députés qui ont répondu à la lettre

PRÉNOM NOM Groupe parlementaire Oui / non /  Ne dit pas ?

 

 

   
Alexis
Corbière
France insoumise
Oui
Michel
Larive
France insoumise Oui
Jean-Luc
Mélenchon
France insoumise
Oui
Mathilde
        Panot France insoumise Oui
Sabine
Rubin
France insoumise
Oui
François
Ruffin
France insoumise
Oui
   
Hubert
Wulfranc
Gauche dém. & rép.
 ?
Sophie
Auconie
Les constructifs
Oui
Olivier
Becht
Les constructifs
Oui
Laure
de la Raudière
Les constructifs
Non
Maïna
Sage
Les constructifs
Oui

 

   
Marie-Christine
Dalloz
Les républicains
Non
Gilles
Lurton
Les républicains
Non
   
                Stéphane
Viry
Les républicains
 ?

 

 

 

 

Bérangère
Abba
LRM
Oui
   
Sophie
Beaudoin-Hubière
LRM
Oui
Aurore
Bergé
LRM
?
Barbara
Bessot Ballot
LRM
Oui
Christophe
Blanchet
LRM
Oui
Yves
Blein
LRM
Oui
Julie
Borowczyk
LRM
Oui
Brigitte
Bourguignon
LRM
Oui
Anne
Brugnera
LRM
Oui
Carole
Bureau-Bonnard
LRM
Oui
Danièle
Cazarian
LRM
Oui
Syvie
Charrière
LRM
Oui
Mireille
Clapot
LRM
Oui
Christine
Cloarec
LRM
?
Yves
Daniel
LRM
Oui
Jeanine
Dubié
LRM
Oui
Frédérique
Dumas
LRM
Oui
Olivier
Dussopt
LRM
Oui
Olivier
Falorni
LRM
Oui
Emmanuelle
Fontaine-Domeizel
LRM
Oui
Jean-Luc
Fugit
LRM
Oui
Raphaël
Gérard
LRM
 ?
Joël
Giraud
LRM
Oui
Olivia
Grégoire
LRM
Oui
Émilie
Guérel
LRM
Oui
Véronique
Hammerer
LRM
Oui
Pierre
Henriet
LRM
Oui
Sacha
Houlié
LRM
Oui
Monique
Iborra
LRM
Oui
Christophe
Jerretié
LRM
Oui
Hubert
Julien-Laferrière
LRM
Oui
Guillaume
Kasbarian
LRM
?
Stéphanie
Kerbarh
LRM
Oui
Sonia
Krimi
LRM
Oui
François-Michel
Lambert
LRM
Oui
Michel
Lauzzana
LRM
Oui
Sandrine
Le Feur
LRM
Oui
Nicole
Le Peih
LRM
Oui
Charlotte
Lecocq
LRM
Oui
Brigitte
Liso
LRM
Oui
Jacqueline
Maquet
LRM
Oui
Jean-François
Mbaye
LRM
Oui
Ludovic
Mendès
LRM
Oui
Jean-Michel
Mis
LRM
Oui
Paul
Molac
LRM
Oui
Isabelle
Muller-Quoy
LRM
Oui
Sébastien
Nadot
LRM
Oui
Matthieu
Orphelin
LRM
Oui ?
Xavier
Paluszkiewitcz
LRM
Oui
Sophie
Panonacle
LRM
?
Alain
Perea
LRM
Oui
Pierre
Person
LRM
 Oui ?
Damien
Pichereau
LRM
Oui
Sylvia
Pinel
LRM
Oui
Christophe
di Pompeo
LRM
Oui
Cécile
Rihac
LRM
Oui
Mireille
Robert
LRM
Oui
Xavier
Rosseren
LRM
Oui
Laurianne
Rossi
LRM
Oui
Bruno
Studer
LRM
?
Jennifer de
Temmerman
LRM
Oui
Stéphane
Testé
LRM
Oui
Huguette
Tiegna
LRM
Oui
Jean-Louis
Touraine
LRM
Oui
Alain
Tourret
LRM
Oui
Élisabeth
Toutut-Picard
LRM
Oui
Marie-Christine
Verdier-Jouclas
LRM
Oui
Patrick
Vignal
LRM
Oui
Martine
Wonner
LRM
Oui
Hélène
Zannier
LRM
Oui

Delphine 

 Batho

 Nouvelle gauche

 Oui

Laurent
Garcia
Mouv. démocrate
 Oui
Mohamed
Laqhila
Mouv. démocrate
 Oui ?
Michèle
de Vaucouleurs
Mouv. démocrate
 Oui

 

Commentaires: 13

#1

MARIETTE Emmanuèle (dimanche, 15 octobre 2017 11:57)

J'ai pour ma part envoyé votre lettre à MM. Eric Straumann et Jean-Luc Reitzer, tous deux députés LR d'Alsace, avec comme résultat que le premier m'a répondu "C'est noté" et l'autre n'a pas (encore ?) répondu du tout.

Je crois que ça se passe de commentaire.

#2

Saintignan (dimanche, 15 octobre 2017 13:53)

Bravo à tous les députés qui ont répondu en se positionnant (peu importe si la réponse est positive ou negative).Ils ont le courage de leurs opinions.Bizarre, certains partis ne sont pas du tout représentés!

#3

Zazo (dimanche, 15 octobre 2017 13:53)

D'abord bravo pour votre lettre parfaitement tournée. Donc, si j'ai bien compris, près de la totalité de ces députés ayant répondu seraient POUR la loi? De quoi ne pas désespérer, les autres sont peut-être en partie pour sans vouloir l'afficher et cela pourrait se comprendre. Il y a de puissants lobbies qui leur tournent autour. Marie, vous n'êtes pas sans savoir que le trafic d'organes est très juteux. Rien à voir? Faux. Prendre un greffon pouvant valoir une fortune sur une personne avant le décès de celle-ci ne s'improvise pas. Et vu que cela rapporte autant sinon plus que le commerce du luxe, je serais tentée de croire que des lobbies veillent au grain. Or enlever du pouvoir aux médecins c'est limiter des abus de tout genre... Je m'arrêterai là. Jean Yves Nau a écrit sur les dons d'organes, j'en parle dans mon petit livre de 160 pages: Dans notre bataille nous avons une sourde bagarre entre le peuple et les lobbys qui font ou défont un candidat politique (ou lobbies, je ne sais jamais.)

Bravo encore Marie et merciii!

#4

Anne-Marie (dimanche, 15 octobre 2017 14:31)

Je pense que au moins l'un d'entre eux - des députés - a l'expérience de ce que nous disons. Mais peu importe. Il faut comprendre que pour eux faire un projet de loi dans ce domaine est très risqué politiquement. A l'heure où l'on ne parle que de chômage, et à raison, et où l'on dit presque que les personnes âgées gagnent trop en retraite avec 1200 euros , on pourrait considérer un tel projet comme....et bien une solution de facilité pour "se débarrasser" des personnes âgées dont on fait déjà si peu cas. On confond extrémisme avec loi sur l'euthanasie (peut être inconsciemment). Sinon l'on ferait beaucoup plus de lois pour aider déjà dans la vie, les personnes âgées. Or ce n'est pas le cas, il me semble, nous régressons même dans ce domaine.

Déjà, sauf grosses fortunes, les personnes âgées doivent soit avoir une nouvelle activité de sénior pour montrer qu'on est jeune, ou alors parce que l'on a pas assez de retraite. Alors.....ce qui manque c'est un véritable statut des séniors malades, ce qui n'existe pas vraiment. Dans le travail, même pour un jeune, si l'on est handicapé, on est "jeté" ouvertement et sans dissimulation (j'en ai été témoin), alors une personne âgée !

Aller au-delà vers une loi humaine de l'accompagnement de fin de vie assistée provoque des réactions bizarres. Je pense que comme le moyen des quidam a déjà une vision pas très positive de la vieillesse, alors là, ce quidam (nous tous) se sent coupable de vouloir "euthanasier" ses vieux. Or ce que nous voulons, il me semble, c'est plus d'humanité. Il faudrait unir l'amélioration des conditions d'accompagnement dans la vie de tous les jours, l'augmentation des retraites mini, et le respect de la personne âgée, et même handicapée jeune, avec en parallèle une lutte pour la loi pour l'euthanasie. C'est un combat pour le respect minimum.

#5

Patrice (dimanche, 15 octobre 2017 14:49)

J'ai pour ma part, envoyé par courriel, la copie de votre lettre ouverte le 27 septembre à ma députée de la 2ème circonscription du Maine et Loire, Madame Stella DUPONT, qui a eu l'amabilité de me répondre par un courrier postal le 6 octobre. Elle est convainque que la loi en vigueur n'est pas satisfaisante mais et je la cite "Cette problématique ne fait pas partie des points qui seront abordés en priorité en ce début de quinquennat, mais j'espère vivement qu'elle pourra l'être le plus tôt possible". Dont acte!

#6

Marie-France (dimanche, 15 octobre 2017 14:52)

D'abord , Marie , merci de votre pugnacité ! Je comprends que vous soyez parfois déçue .Depuis 1991 je m'investis dans ce combat pour une loi de liberté, avec l'ADMD , j'ai envoyé des lettres aux candidats députés, aux candidats aux présidentielles (comme beaucoup de nos adhérents ), et à chaque fois les réponses se comptaient sur les doigts d'une main...Il y a eu des moments d'espoir suivis de grande déception ...mais , les idées progressent , même chez les politiques, seulement, peu osent affronter les lobbies divers et osent risquer de perdre des électeurs supposés acquis ! Alors acceptons de ne pas "croire au Père Noël" en affirmant, qu'un jour, en France, nous obtiendrons cette loi que nous attendons depuis trop longtemps ! merci à vous ! "continuons notre combat".

#7

LAMBERT Catherine (dimanche, 15 octobre 2017 14:54)

Bravo pour votre lettre aux députés. vendredi soir, j'ai eu l'honneur de pouvoir assister à une conférence ayant pour thème : "Vivre et mourir dans la dignité". Commençons déjà à parler de la dignité de la vie pour tous. Car comment être digne lorsque l'on est SDF, suite à des aléas de la vie, ou que l'on fasse la quête dans le métro ou devant la porte des églises ? Donnons un vivre digne à tous et aidons les à mourir dans la dignité et sans hypocrisie, en les laissant partir après une désalimentation et une déshydratation. Il faut se montrer courageux et ne surtout pas avoir peur de parler de la mort. On a le sentiment que ce mot est devenu tabou, alors qu'auparavant, toute la famille se réunissait et accompagnait le membre de la famille qui allait partir vers une autre monde. Quelles que soient nos croyances, nous nous devons de faire honneur au mourant en le faisant quitter ce monde en toute dignité. N'oublions pas les appels au secours de ces personnes qui aspirent à partir au plus vite, estimant ne plus avoir de raison de vivre en se voyant "dégradées". Elles ont remplies leur vie avec dignité vis-à-vis des autres, alors rendons leur cette dignité de mourir en paix.

#8

Allard (dimanche, 15 octobre 2017 15:11)

Qu'en est il des deputes du F N ?

#9

Marie Godard (dimanche, 15 octobre 2017 16:03)

Je réponds ici à Allard. Aucun député du FN ne m'a répondu.

Marie

#10

COURTOIS (lundi, 16 octobre 2017 10:22)

Bonjour,

J'ai envoyé la lettre aux deux députés du Lot. J'ai reçu très rapidement en réponse un courrier de M. Aurélien PRADIE qui s'est montré très sensible à notre cause et y a témoigné d'un fort intérêt. Il est en cours de réflexion car "il lui est nécessaire de cheminer encore un peu pour voter en responsabilité". J'avoue que j'ai été touchée par ce courrier.

#11

Michel Menou (mardi, 17 octobre 2017 14:56)

J'ai moi aussi envoyé votre lettre modèle au député de ma circonscription, Mr. J-C Taugourdeau. Lequel n'a pas daigné répondre. Sans commentaire.

#12

thierry lafond (jeudi, 09 novembre 2017 16:30)

Bonjour Marie,

bravo pour tout ce que vous faites.

Deux remarques sur votre tableau des réponses des députés

MELENCHON s'écrit avec un E

Delphine BATHO n'est pas député LRM. (mais nouvelle gauche)

Cordialement

#13

Marie Godard (jeudi, 09 novembre 2017 17:28)

Bonsoir,Thierry,

Mélenchon avec un A, c'est juste une distraction, mais Delphine Batho, c'est une erreur. J'ai fait les deux corrections et merci beaucoup de m'avoir signalé ces fautes.

Cordialement,

marie

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