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Quelques sujets de réflexion

 

Décision difficile

 

Contrairement à ce que disent les détracteurs d'une loi sur l'aide active à mourir, la décision de demander une aide au suicide ou l'euthanasie[1] n'est pas une décision facile à prendre. Toute personne non dépressive souhaite continuer de vivre le plus longtemps possible. Lorsqu'une demande d'aide à mourir est formulée, c'est que la personne estime qu'il n'y a plus d'autres possibilités. 

 

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Formation des médecins: des lacunes ?

 

Encore maintenant, les médecins ne sont pas encore suffisamment formés aux soins palliatifs et encore moins à la fin de vie bien qu'il y ait une amélioration depuis quelques années. Les jeunes médecins sont formés à soigner, guérir, mais aussi à soulager. La notion de durée de vie "en bon état physique" est enseignée et les effets secondaires des traitements sont plus approfondis. 

 

Et par ailleurs, une espèce de déni règne parmi certains médecins qui prennent pour acquis que les médecins spécialisés dans les soins palliatifs se chargeront d’aider les patients en fin de vie à mourir et se sentent de ce fait libérés de ce rôle. La notions de collégialité, qui est inscrite dans la loi, est souvent encore peu efficace.

 

À l'opposé, en l’absence d’une loi le permettant, de nombreux médecins font le choix d'aider discrètement certains de leurs patients à mourir mais refusent d’en parler car ils connaissent les conséquences possibles de leurs actes: peines de prison, interdiction de pratiquer la médecine et destruction irrémédiable de leur réputation.

 

La décision du médecin d’aider quelqu’un à mourir devrait, elle aussi, être une décision difficile. Le médecin devrait impérativement être convaincu, pour chaque patient, que l’acte qu’il va poser respecte ses valeurs, son éthique de médecin.

 

 

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 L'accompagnement des malades en fin de vie: les enseignements qu'en tirent les médecins

 

Il y a, bien sûr, la loi et les règles précisant les procédures qui doivent être apprises et maîtrisées par le médecin, mais il y a aussi des enseignements qui viennent des malades. Ainsi, chaque mort assistée, dans les pays où elles sont légales, est vécue par le médecin comme une expérience unique, comme chaque naissance. Le médecin apprend chaque fois de cet acte et du rapport humain avec le patient, nous disent ceux qui acceptent de pratiquer l’aide au suicide et l’euthanasie[1] .

 

 

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L'existence d'une loi sur l'aide active à mourir aide à prolonger la vie des patients

 

Les médecins qui pratiquent l'aide à mourir ont constaté chez leurs patients une nette amélioration de la capacité à supporter les traitements. La légalisation de l'euthanasie et du suicide assisté a pour conséquence de prolonger la vie des patients qui ayant choisi la manière, retardent le moment. 

 

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Un choix difficile pour les malades qui n'ont pas accès à une aide active à mourir

 

Le suicide n’est pas illégal en France. Il est cependant illégal de provoquer quelqu'un au suicide ainsi qu'il est précisé dans l'article 223-13 du Code pénal.  La personne malade est donc placée devant un choix difficile :

 

  • soit elle met fin à ses jours de façon prématurée, pendant qu’elle peut encore le faire seule, pour ne pas devoir mettre un proche en difficulté. Cela se passe souvent de façon violente, comme le montrent les statistiques,
  • soit elle renonce au suicide et accepte de mourir de mort naturelle, après un parcours de fin de vie où la souffrance est toujours présente malgré les médicaments anti-douleur dont dispose la médecine actuelle et pendant lequel la maladie lui retire progressivement toute qualité de vie. 

 

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Jusqu'où aller dans nos demandes ?

 

La question des personnes souffrant de maladies mentales, chroniquement dépressives ou la pratique de l'aide à mourir sans la présence d'un médecin sont des points très sensibles et polémiques qui pourraient faire échouer un projet de loi.
Peut-être vaut-il mieux, dans un premier temps, limiter nos demandes et obtenir une loi plus généraliste qui pourra évoluer avec le temps.

 

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L'existence d'une loi sur l'aide active à mourir ne génère pas d'excès 

 

L’état de l’Oregon aux U.S.A. et les Pays-Bas notamment, se livrent régulièrement à des études approfondies depuis que la loi existe. Ces études ont conclu qu’il est faux de dire que les personnes vulnérables sont forcées de mettre fin à leur jour en raison de la loi. Le nombre de suicides assistés représente une minuscule fraction des décès annuels recensés dans ces pays/état. 

 

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Loi sur l'aide active à mourir = Amélioration des soins palliatifs

 

Dans les pays où l'aide à mourir est légale, les spécialistes s'accordent sur le fait que l'on observe une meilleure prise en charge des malades en soins palliatifs.

 

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Faire appliquer la loi est difficile à obtenir...

 

Au Canada, où la loi est encore jeune et l’accès à l’aide à mourir est encore difficile (à l’exception du Québec qui a sa propre loi), des patients désespérés ont cessé de s’alimenter et de s’hydrater pour accélérer leur mort. D’autres encore se sont suicidés, souvent de façon violente. Et ceux qui le peuvent encore et qui en ont les moyens sont encore nombreux à partir en Suisse.

 

La mise en place des structures nécessaires dans les hôpitaux prend beaucoup de temps. De nombreuses personnes dont la demande avait été acceptée sont mortes avant de pouvoir être euthanasiées [1].

 

Comme la loi canadienne exige que les personnes réitèrent leur demande juste avant la procédure, nombreux sont les malades qui renoncent aux médicaments contre la douleur pour être suffisamment lucides, aux yeux de la loi, pour réitérer leur demande.

 

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[1]   

   euthanasie:

Dictionnaire Littré: nf Bonne mort, mort douce et sans souffrance.

Dictionnaire Hachette: nf Ensemble des méthodes qui provoquent une mort sans souffrance, afin d'abréger une agonie très longue, ou une maladie douloureuse à l'issue fatale.

 

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LE CHOIX - CITOYENS POUR UNE MORT CHOISIE